Biographie

Crime In Stereo

Crime In Stereo nait au début des années 2000 dans le berceau d’une des scènes HxC les plus prolifiques, l’état de New York. Fort d’une première demo faite en 2001, le combo se voit offert la possibilité d’ouvrir pour Cro-Mags et d’enregistrer un split 7 avec Kill Your Idols. Cette expérience débouche sur le premier album du groupe, Explosives and the Will to Use Them, qui sort via Blackout Records. Un an et un Ep The Contract plus tard, CIS débarque chez Nitro pour mettre en boîte The Trouble Stateside au printemps, toujours avec le punk hardcore comme expression musicale. Fort d’un succès populaire, les new-yorkais embrayent en signant un deal avec Bridge 9 pour la parution de son nouvel effort, avec Mike Sapone aux manettes à qui on doit The Devil & God Are Raging Inside Me de Brand New, ce qui marque un tournant dans la carrière de CIS avec une nouvelle orientation sonore : Is Dead (2007). Le prochain album est annoncé pour 2009. En attendant, une compilation de titres tirés des séances enregistrements des deux derniers albums a vu le jour à l'automne 2008 sous le nom de Selective Wreckage.

13 / 20
1 commentaire (15/20).
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Selective Wreckage ( 2008 )

Curieux disque que ce Selective Wreckage et cette sélection de "chutes de studio" qui nous renvoie dans le passé d’un groupe qu’on croyait résolument tourné vers l’horizon, en vertu de son audacieux effort précédent.

Selective Wreckage regroupe dix titres composés et mis en boîte durant les enregistrements des deux derniers albums du combo : The Troubled Stateside et Is Dead. Une compilation B.Side qui refuse l’appellation en somme. Il paraît – pour leur défense - que ces titres devaient à l’époque faire l’objet de différents Ep. Mouais. Pour dire vrai, ce bond dans le passé sonne au premier abord un peu étrange, car avec Is Dead, on avait comme fait le deuil de la période punk hardcore mélo du groupe, et on s’était habitué à la touche indie/expérimentale. Mais back to the roots donc, puisqu’on nous y conduit.

Cure de jouvence, fraîcheur et guitare débridée. La jeunesse possède ce parfum qui ne perd jamais son aura. C’est déjà ça. Exhumé, Crime In Stereo est à nouveau "young", à nouveau torse nu avec les instruments comme seule dorure. "Everywhere And All The Time", "Desertbed", "Love" renoue avec les relations juveniles du quintet. Tempo soutenu, lead voice en avant, chœurs HxC en contre-champs, stop’n’go en veux-tu en voilà. Hey ! Les américains ont abondamment écouté 7 seconds ou autre Lifetime et le rappellent dans chacune de leurs compos. Convenu mais chouette ? Indeed. Avec ce songwriting toujours au dessus de la moyenne et cette manière de claquer des tubes avec des bouts de ficelle, les new-yorkais nous refont le coup de la galette qu’on croyait lisse au début et qu’on ne finit plus de réécouter une fois bien intégrée, bloqué - entre autre - sur la fin de "Four X’s", à ne pouvoir s’empêcher de chanter en soutien : "That’s some art you’ve got there, talk shit on all your friends for things they never did".

"Desertbed", "Love" renvoient à The Troubled Stateside,  "Everywhere And All The Time" et l’envoutante "Let Me Take Out" à Is Dead. On connait les provenances. On s’y retrouve. Avec 8 titres fast (puisqu'on omet  "Let Me Take You Out " et "These People Ought To Know…", ovni quasi hip-hop dans son atmosphère), les amoureux d’un Crime In Stereo uniquement punk hardcore mélo retrouveront le sourire. Pour les autres, difficile de s’empêcher de considérer ce Selective Wreckage autrement que comme une manœuvre de diversion ou une habile manière de combler l’attente au mieux, avant la sortie du prochain album (2009).

En écoute sur myspace.

A écouter : "Love", "Desertbed", "Four X�s", "Let Me Take You Out "
14 / 20
2 commentaires (15.5/20).
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Crime Is Stereo Is Dead ( 2007 )

En choisissant un titre aussi percutant – Crime In Stereo Is Dead – la formation New Yorkaise a ouvert la porte à toutes les rumeurs possibles de séparation et d'arrêt du projet. Alors, décès définitif ou commencement d’une nouvelle existence ? Réponse des fossoyeurs.

Is Dead est L’album qui semble concentrer cette année toutes les frustrations et déceptions des amateurs de punk hardcore. Avec The Trouble Stateside, le quintet avait effectivement tapé un gros coup dans la fourmilière, grâce à un indéniable talent de mélodies fleuries tapissant des sillons de batteries généreuses. Ici, disparition totale des signalisations et des marques hardcore en vigueur. A peine de quoi tapoter le sol de la semelle ("XXXX", "Nixon", "Vicious Teeth"). Circulez, y a rien à voir ?

Aux oubliettes donc les fast tempo et les caisses fendues, Crime In Stereo fait peau neuve.
Démarche rock alternatif, fourmillement des baguettes, avancées feutrées, la cartographie présente une nouvelle contrée finalement intéressante pour peu qu’on accepte de faire le deuil de la précédente. Plus mélancolique, plus méditatif, le combo se donne à la mort d’une main et se raccroche à la vie de l’autre ("… But you are vast"). Dépouillé, fragile, concentré sur son (aban)don, Is Dead envoie au combat le reste de son squelette, tablant sur une nouvelle prise d'espace, avec rythme smooth et compositions hybrides (le bijoux "Small Skeletal"),  allant jusqu'à l'exploration des brumes quasi post-punk. Voix trafiquées, accords vaporeux, distorsions harmoniques. Crime In Stereo côtoie désormais The Cure et Joy Division la nuit tombée ("Orbiter", "Unfortunate Tourists", "Almost Ghostless Above The Gathering Oceans").

En décidant de dévoiler son versant le plus vulnérable, Crime In Stereo invite l’auditeur à découvrir la part intime qui sévit sous son épiderme, mais prend l’énorme risque de se mettre à dos tout son (ancien) public. Le ton est donné. "We’ll burn every single bridge to keep this ship sailing on…"

En écoute sur myspace.

A écouter : "Small Skeletal", "XXXX", "But you are vast"